J’ai découvert le village de Canaries en 2000, lorsque j’étais en repérages durant un court séjour sur l’île de Sainte-Lucie pour mon livre « Cases en pays-mêlés ».
L’intuition de Canaries
Cette première approche fut aussi rapide que déterminante. Tandis que je me promenais dans les rues, j’aperçus une scène banale dont il émanait pourtant une atmosphère qui fit resurgir de lointains souvenirs de jeunesse. Des images d’une Martinique aujourd’hui disparue, images oubliées de la société d’habitation et des cases de travailleurs, se réincarnaient brusquement dans ces enfants sommairement vêtus qui se rendaient à une fontaine publique pour y remplir leurs seaux et leurs bassines.
J’eus l’intuition que ce village, habité d’une humanité simple, invisible, exigeait un regard plus profond que ne me permettaient les quelques maigres heures dont je disposais à ce moment. Je me fis la promesse de revenir à Canaries. (A suivre.)